Article disponible en ligne ici :
Article de Trax Magazine paru le 28/02/2019 également disponible en ligne ici :
'Méditation et musique techno; ils ont osé'
(Gros titre du Journal de Saone et Loire 3.6.2019)
Le premier Festival Dharma Techno le weekend passé était une grande réussite - au complet (300 personnes) avec longue liste d'attente. Beau temps, magnifique lieu et les participants au top! Merci à tous les bénévoles, les artistes, le propriétaire super sympa et vous d'avoir partagé ces moments fantastiques avec nous.
'Il y a des instants inoubliables dans la vie et celui-ci en est un'
(Drone photo: Iason Braun)
30 Mai - 02 Juin 2019 Le premier FESTIVAL DHARMA TECHNO!
Nous sommes ravi de présenter notre nouvel projet: 3 jours de méditation silencieux et 3 soirées de musique acoustique et électronique. Il y aura aussi des activités pour les enfants afin que
les parents puissent profiter du silence et des séances de méditation. Et bien sur, comme tout ce que nous proposons, cet événement sera sans drogues ni alcool.
Plus des infos à suivre prochainement!
C'est un projet ambitieux, et nous avons besoin d'aide. Si vous êtes intéressé de nous aider à la mise en place de ce projet, soit avant soit pendant, merci de nous écrire un mail - info@dharmatechno.org
Et surtout, nous avons besoin de soutien pour la promotion de cet évènement. Nous aimerions que l'info soit largement diffusée. Si vous pouvez nous aider avec cela, dites-le nous !
Plus d'informations sur la page FESTIVAL
Lire l'article sur le site de Dharma Nature ICI
Lire l'article sur RA (en anglais seulement) en cliquant ICI
Lire l'article sur Unfamous Resistenza en cliquant ICI
En octobre j’ai pris part à nouveau à la retraite ‘Being Peace’ en Cisjordanie. Notre but est d’aider les familles avec la récolte des olives, car cela leur permet de moins subir les agressions parfois violentes des colons, et de finir la récolte plus vite. Méditation est le point commun dans notre groupe et notre objectif est de témoigner de la situation dans les territoires occupés (voir mon article de l’année dernière - https://sp23.org/francais/espace-culturel/). Cette fois, mon ressenti a été différent bien que tout aussi fort. Le choc face à la réalité de ma première visite était moins violent et j’ai pu m’imprégner de plus de complexité et mieux en comprendre les paradoxes. En voilà quelques extraits.
Un jour, nous faisions la cueillette avec Olive Harvest Coalition près d’une installation de colons. La barrière qui avait coupé l’accès du village à ces terres agricoles (très) fertiles. Les fermiers ont besoin d’un permis pour accéder à leurs propres terres, et ils ont parfois peu de temps pour la récolte, ce qui leur fait apprécier d’autant plus l’aide de groupes comme Olive Harvest Coalition, qui en plus les protège de la violence des colons. Nous avons retrouvé le bus qui transportait cette aide côté israélien de la barrière (construite illégalement en 1948 au sein de la ligne de démarcation sur le sol palestinien). Au point de contrôle se tient une grande baraque à bestiaux où tous les jours, les Palestiniens qui ont un permis de travail côté israélien attendent au moins deux heures qu’on traite leur demande). De plus en plus de ces points sont gérés par des firmes privés, qui coûtent moins cher que l’armée. Elles contiennent trois files d’attente, une pour les Israéliens, une pour les Palestiniens israéliens, et une pour les Palestiniens. Avant la première intifada de 1987, il n’y avait ni points de contrôle ni barrière. Les gens se déplaçaient librement et il y avait plus d’échanges entre les deux peuples, plus de Palestiniens parlaient hébreu. Aujourd’hui et depuis la deuxième intifada, 2000 jeunes apprennent l’hébreu seulement en prison.
Un des membres de notre groupe était un ancien soldat israélien qui avait justement été stationné dans le village où nous étions. Il était aussi moitié arabe par sa mère marocaine, et juif. Après la déclaration de l’état d’Israël en 1948 les Juifs arabes ont afflué du Maroc, du Yémen, d’Éthiopie, etc. Parce que leurs propres gouvernements leur étaient hostiles, ils ont dû tout abandonner pour vivre dans des conditions extrêmes une fois arrivés, vivant dans des tentes et des abris de fortune pendant des années. Encore maintenant ils sont traités en citoyen de seconde zone parce qu’ils sont arabes. À l’école on apprend aux enfants israéliens à avoir peur des arabes, ce qui n’encourageait pas le sentiment de sa propre valeur chez notre ami. Personne ne sait d’où vient cette haine pourtant bien implantée, personne ne sait depuis combien de temps Arabes et Juifs vivent sur ces terres. Pendant les premiers jours, les villageois avaient très peur de lui, il était persuadé qu’ils se rappelaient qu’il avait été soldat ici et qu’ils allaient lui reprocher. Après quelques jours de récolte auprès des familles, il leur parlait avec son arabe un peu hésitant, et leur chaleur humaine et leur hospitalité envers lui ont eu raison d’années de conditionnement, de peur et de propagande.
Pendant qu’il ramassait les olives avec un des anciens maires du village, il nous expliquait comment l’huile d’olive palestinienne est exportée au Royaume-Uni, en France et d’autres via Israël, qui bien sûr se fait payer pour ce « service ». Ils laissent fréquemment les containers au soleil afin que l’huile tourne, ce qui fait que quand elle arrive en Europe elle ne peut pas avoir le label « extra vierge ». Elle est donc renvoyée aux Palestiniens qui doivent payer une amende. Un des termes des accords d’Oslo de 1993 stipule que tous les biens doivent être achetés à Israël, mais le coût de la vie, et donc les salaires, sont plus bas en Palestine. Ce qui rend l’achat du nécessaire encore plus difficile.
Un jour, nous avons eu deux réunions, la première avec un colon venu de juste à côté du village. L’homme, âgé de 70 ans environ, né en Allemagne et qui était arrivé juste après la guerre, commença par une leçon d’histoire longue et détaillée justifiant la présence israélienne dans la région, citant toutes sortes de noms et d’anciens royaumes qu’on trouve apparemment dans la Bible. Il était sur la défensive, et nous étions convaincus que nous aurions une attitude agressive envers lui (ce qui ne fût pas le cas, nous voulions entendre sa version). Une fois qu’il comprit que nous n’étions pas une menace pour lui, il se calma et nous avons commencé à lui poser des questions.
Il avait une vision très partiale de la situation, car lui pensait que deux peuples pouvaient toujours s’entendre, simplement les leaders palestiniens étaient trop hostiles. Ses employés étaient les seuls Arabes qu’il connaissait et il n’avait aucune idée du pourquoi du ressentiment de la population locale envers ces colonies illégales. Il s’était plaint l’été dernier des restrictions d’eau après une violente sécheresse qui avait empêché les colons d’arroser leur parc, pendant que le village palestinien lui n’avait plus d’eau potable.
La deuxième réunion se tenait dans un petit village palestinien créé par des réfugiés après 1948. Il n’avait que 250 habitants, soit 50 familles. 55 maisons sur 95 étaient sous le coup d’un ordre de démolition. Selon le gouvernement israélien, les postes avancés (illégaux, tout comme les colonies) ont besoin de protection, donc l’armée a pris position. Une armée qui a besoin de route, d’eau et d’électricité, commodités auxquelles les colons ont donc aussi accès. Si des Palestiniens construisent sans permis (qu’ils n’obtiennent quasiment jamais), ils sont forcés de les raser eux-mêmes, ou de payer les frais de démolition. Cette réunion était avec Combattants pour la Paix, un groupe d’Israéliens et de Palestiniens qui étaient impliqués dans le conflit armé, et qui ont décidé de se « battre » pour la paix de manière non-violente. Les deux orateurs racontèrent leurs histoires respectives, l’un comme soldat de l’armée israélienne, témoin des injustices et du traitement inhumain des civils palestiniens, et l’autre un de ces civils, accusé à tort de violences envers un colon, décrivant le long emprisonnement et les tortures qui s’ensuivirent.
Vers la fin de notre séjour en Cisjordanie, nous avons visité Hébron avec Briser le Silence (d’anciens soldats israéliens exposent la réalité des territoires occupés pendant leurs années de service militaire). Hébron est la plus grande ville de Cisjordanie avec plus de 200.000 Palestiniens. Parce que 800 colons occupent illégalement des bâtiments du centre-ville, la rue principale est désormais interdite aux Palestiniens. Tous leurs magasins ont été scellés, et pour sortir de chez eux ils doivent passer par les issues de secours, les portes de derrière ou même par les toits. L’armée appelle toute cette zone du centre H2, H1 étant la partie d’Hébron encore sous « contrôle palestinien ». Beaucoup ont dû quitter leurs maisons et trouver refuge dans H1, et seuls les plus pauvres sont restés. Ceux qui ne peuvent pas partir doivent faire face au harcèlement constant des colons, et ont dû barricader leurs fenêtres pour se protéger.
L’armée n’intervient qu’en cas de violence envers les colons, jamais dans l’autre sens (les colons font tout pour fraterniser avec les soldats). C’est très surréaliste de marcher dans les rues totalement vides d’Hébron, à part à l’occasion un enfant ou un colon sur son vélo. À la fin de la visite, nous avons eu une réunion très intéressante avec le groupe d’activistes Jeunesse contre les Colonies, des Palestiniens qui encourage la population d’Hébron, particulièrement dans la zone H2 sous contrôle de l’armée israélienne, à ne pas partir et à rester fermes, ainsi qu’à monter des actions non-violentes et des campagnes de résilience. La complexité de la situation et des injustices dans les territoires occupés est incompréhensible. Cela nous a fait chaud au cœur de rencontrer autant d’activistes déterminés à promouvoir la paix par la non-violence, et autant de Palestiniens qui malgré tout, élèvent leurs enfants et ne leurs apprennent pas à haïr Israël ou les Juifs, et qui nous ont tellement bien accueillis à coup de « shalom » (salutations israélienne) dans les rues.
(Enorme remerciement à TIM LOCK pour la traduction)
Sangha Seva (Organisators de Being Peace) http://www.sanghaseva.org/comingup.html#bp
Olive Harvest Coalition (Coalition de la récolte des olives) https://www.facebook.com/OliveHarvestCoalition
Breaking the Silence (Briser le silence) http://www.breakingthesilence.org.il/
Combattants for Peace (Combattants pour la paix) http://cfpeace.org/about-us/our-vision/
YAS - Youth Against Settlements (Jeunesse contre les colonies) شباب ضد الاستيطان http://www.youthagainstsettlements.org/
Debbie et Denis ont été interviewés par Lili Moayeri, journaliste du site Insomniac.
Voici la version française de cet article.
Retrouver l'article, en anglais sur www.insomniac.com/media/dharma-techno
La connexion spirituelle entre les rythmes répétitifs de la musique électronique et ceux du coeur est indéniable. Même si cela semble impossible, on peut parfois avoir l’impression de ressentir leur synchronisation sur le dance-floor. Passionnée de techno depuis les années 80, Debbie Griffith a senti cette connexion depuis longtemps. Debbie est une des co-fondatrice du collectif Spiral Tribe, précurseur de la free party et elle continue de faire l’expérience de ce lien en tant que membre de SP23, collectif issu de Spiral Tribe.
Debbie est entrée dans le nouveau millénaire avec un sentiment d’insatisfaction, avec une envie de chercher un chemin plus sain. Elle a participé à une retraite de méditation silencieuse de 10 jours : "C’était très difficile et intense", nous confie-t-elle. "Je ne suis même pas sur d’avoir réussi à fermer les yeux pendant la retraite." Durant les 12 années suivantes, Debbie a participé à beaucoup de stages de méditation et cela a ouvert son univers et éclairé ses pensées. Mais cela a aussi amené un inconvénient car elle a commencé à se sentir aliénée de sa famille Techno et au même temps ne sentait pas cette connexion particulière avec les participants aux retraites de méditation.
"Il n'y a pas de drogues et on ne peut pas parler ; il y a juste la musique et la danse. Pour beaucoup d'entre nous, les ‘ravers’, c'est comme être nu face à la musique."
Debbie a rencontré Denis Robberechts, enseignant de méditation depuis plus de 10 ans, et lui a parlé de ces mondes si opposés de la techno et de la méditation : "Je lui ai expliqué mon background dans le monde de la techno et son chaos, mais aussi sa créativité, et comment tant de personnes que je connais, y compris moi-même, se retrouvent dans un cercle vicieux. Les ‘ravers’ ressentent souvent quelque chose d’un ordre spirituel sur le dance-floor, une connexion avec la musique - qui peut-être accentuée ou non par des drogues - et ils continuent ensuite à essayer de retrouver ces mêmes sensations, s’enfonçant souvent d’avantage dans les drogues et perdant progressivement cette connexion."
Denis eu alors l’idée d’organiser une retraite silencieuse de trois jours avec une soirée techno, comme introduction à la méditation pour les ‘ravers’. "Beaucoup de gens sur la piste de dance ont eu des expériences d’une réalité au-delà des mots. Ces expériences - qu’elles soient induites ou non par la drogue - doivent être explorées et intégrées’’, dit-il. "Beaucoup d'entre nous qui ont ressenti, ne serait-ce qu’une fois, que la vie est plus large que nos perceptions conventionnelles, se retrouvent face a des questions existentielles. Il y a beaucoup de gens qui vont aux raves qui aspirent à plus que juste s'amuser. Leur recherche intérieure est une quête de liberté, cette même liberté qui a, à l’origine, donné naissance aux raves. La spiritualité est une quête de liberté absolue. Tel est le lien entre ces deux mondes apparemment si différents “.
A partir de ces deux mondes, Dharma Techno est né. Les trois premières retraites ont eu lieu dans le département de la Drôme du sud-est de la France, dans un centre ayant des chambres avec deux à trois lits chacune, une grande cuisine, une salle à manger, et une grande salle qui sert à la fois de salle de méditation, pour des exercices de mouvement en conscience, et comme dance-floor de techno.
Se déroulant maintenant à divers endroits, le programme actuel est une retraite de quatre jours: silence pendant les premiers deux jours et demi, techno le soir du troisième jour, et un dernier jour de silence. Une journée silencieuse typique, qui va de 6 heures du matin à 21 heures, comprend des séances de mouvement axées sur l'étirement et l’expression; plusieurs méditations, dont certaines sont des marches silencieuses dans la campagne; et les repas - tous végétalien, avec des produits laitiers sur le côté. Les participants ont l’opportunité de poser des questions après la méditation du matin et pendant les sessions de partage de groupe de 45 minutes organisées tous les deux jours.
"Je sais à quel point beaucoup de personnes se sont perdues en route. Il nous semblait que si nous pouvions offrir ravers (et non-ravers) une pose dans leur vie pour faire le point et être avec eux-mêmes, alors cela pourrait les aider à faire des choix de vie plus positifs."
Sebastian Vaughan, aussi un membre de SP23 et mieux connu sous le nom de 69db, est le DJ aux retraites de Dharma Techno. Un mixeur et sélecteur de sons expérimenté, il participe pleinement à tous les aspects de la retraite avant de rompre le silence avec sa musique. "J’appréhendais de faire face à face avec moi-même", admet-il à propos de sa première retraite. "Nous sommes tellement distraits dans la vie moderne, et l'ego est un pro pour trouver le moyen de nous garder focalisé sur lui. Nous oublions à quel point nous avons peur de lâcher tout ce côté de nous-même, ne serait-ce que pour de courtes périodes de temps." Néanmoins, il témoigne: "Ce fut une expérience fantastique. Même lorsque vous ne parvenez pas à vous concentrer – ce qui est le cas la plupart du temps, vous avez au moins un bon aperçu de la façon dont ce côté toujours occupé de vous veut garder le contrôle."
Avec une expérience dans la dance-music s’inspirant des sons originaux de la techno de Chicago et de Detroit, Vaughan est celui qui doit amener la musique au sein de cette ambiance intense de sérénité et de connexion, où les émotions de chacun sont plus vives. "Il n'y a pas de drogues et on ne peut pas parler; il y a juste la musique et la danse. Pour beaucoup d'entre nous; les ‘ravers’, c'est comme être nu face à la musique. “ Ses sets - qui sont plus de la musique électronique live et improvisée qu'une sélection traditionnelle de DJ - sont passés de 4,5 heures de durée lors la première retraite à 6 heures lors de la plus récente. Ils commencent par des sons de la nature arrangés avec des effets, et progressent ensuite avec le rajout de synthés, de basse et de percussions, selon le ressenti du moment. Les styles vont de la musique ‘’ambiant’’ et tribale, à ceux de la techno et de la house. Une fois que le pic est atteint, il inverse le processus, pour rejoindre progressivement le silence.
69db souligne en quoi ses sets de Dharma Techno diffèrent de ceux qu'il joue habituellement : "Pour la première fois depuis très longtemps, j’ai une sensation de fraicheur incroyable, qui ressort dans la musique. Lors d’une soirée normale, tout doit être là dés le départ pour aviver et faire bouger le public, de sorte que la dynamique est petite. Mais dans ce contexte ci, je peux prendre tout mon temps et aller du silence complet à la techno pure et dure, ce qui permet une très large dynamique. Juste au moment où vous pensiez avoir une idée bien cadrée et définie de ce qu’est la rave, cette approche de Dharma Techno vient vous montrer qu’on peut largement élargir le champ d’expérimentation !"
Mark Angelo Harrison raconte comment le symbole ancestral de la spirale a influencé ses oeuvres et a été le mandala à l’origine de la création du collectif des “Spiral Tribe”. Aujourd’hui ce symbole résonne profondément avec l’essence même de la méditation et du nouveau mouvement Dharma Techno.
« Je travaillais chez un imprimeur de Ladbrook Grove, à Londres, en 1990. J’apprenais à utiliser un copieur laser - la nouvelle technologie d’alors. Sur le mur, au-dessus de la machine, était accrochée la photographie d’une spirale : un fossile d’ammonite. Cette image m’engloutissait. Un jour, je l’ai prise, l’ai glissée dans le copieur en zoomant en son centre. À ce moment précis, quelque chose s’est connecté : le symbole du « tout-connexion primordial » de la vie. L’image en spirale, puis le mot « spiral » s’est associé si joliment au mot « tribe »... C’était poétique, mais aussi démonstratif – les mots « Spiral Tribe » s’étaient reliés d’eux-mêmes – de façon virale. La combinaison de l’image et des mots a formé la graine d’où tout a grandi. Cela m’a toujours intéressé, au même titre que la géométrie. J’ai alors pris mon carnet de croquis et j’ai inventé des formes tesselatiques – le positif créant le négatif, les aspects positifs étant une symétrie en générant un autre.
C’était moi qui avais touché le crayon, moi qui avais placé les lignes, mais je sentais que je donnais seulement forme à ce qui était déjà là. La cartographie de ces modèles préexistait, si préexister est le mot exact. La mine de mon crayon et la plume de mon stylo traçant de grands traits selon une invisible mathématique, s’encrant dans une architecture jamais vue, dévoilant un peu de ces géométries imbriquées les unes dans les autres… Avec en dessous d’elles, la surface de la page. Pour moi, l’image et les mots du logo de Spiral Tribe étaient une formidable découverte. »
Publié à Hey! Magazine #3
Pour moi, marcher dans la nature est une méditation. Mon esprit, mon corps et mon âme sont nourris. J’ai fait de la randonnée ce weekend, dans un endroit récemment ravagé par le feu, voici les photos.
La férocité du feu était évidente, les flancs de la montagne et les vallées avaient brulé jusqu’à devenir de la cendre. Les arbres s’étaient consumés jusqu’aux souches, les rochers éclatés sous l’effet de la chaleur. Je ne pouvais pas imaginer que quelque chose ait pu survivre après une telle apocalypse.
Et pourtant, juste quelques années après, une nouvelle vie a fleuri. J’ai été particulièrement frappé par la beauté avec laquelle les microbes et les insectes avaient digéré les restes des arbres, et le cycle de transformation de la terre stérile à la terre fertile avait commencé.
Photos © Mark Angelo